Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sa Majesté Peint-Dragon
21 avril 2015

Question d'éducation...

 

Être parents, c'est toute une aventure.

Ca commence avec les nuits courtes, les pleurs et les couches-à-retardement, et puis ça évolue. Viennent les courses-poursuites, les épiques batailles du coucher, et tout plein d'autres réjouissances.

Et puis, un jour, ça parle. ça écoute. ça comprends. Et on ne peut plus se contenter de lui donner un bol de croquettes et de changer sa litière. On lui explique les choses, petit à petit. ça s'appelle l'éducation.

Et comme personne (d'intelligent) n'a jamais écrit le "manuel-exhaustif-du-parfait-parent-bien", et ben on se pose pleins de question. Et un jour, parfois, on se pose la question la plus importante de toutes.

 

C'est quoi le but de la manoeuvre ?

 

C'est quoi la finalité ? Je lui transmets mes valeurs et je lui apprends mes idées ? Je lui donne les armes pour affronter le monde ? Je le laisse trouver tout seul le sens de cette grande farce ou je lui trace quelques pointillés ?

 

Et en découle une question terrifiante : qu'est ce que je voudrais l'aider a devenir ?

Quelqu'un de bien ?

Ou quelqu'un d'heureux ?

 

Aujurd'hui notre société s'ouvre un peu aux différences et commence à décrocher les oeillères héritées de siècles d'obscurantisme. on commence à parler un peu plus ouvertement de questions de sexualité et de genre. Mais il reste beacoup de chemin a faire. Peut êre que ce sera plus simple pour les générations futures, si elles ont toujours connu ce genre de choses, et si on explique bien les choses aux enfants.

Oui, mais comment ? Et surtout, quand ?

Le Petit Roi a aujourd'hui quatre ans. Est ce que je dois lui en parler au détour d'une histoire ?

".. et la princesse rencontra son prince. Mais tu sais, des fois, les princesses elles rencontrent des princesses, et les princes des princes..."

Est ce que je ne risque pas, alors, de focaliser son attention sur le sujet ? "Mais de quoi elle me parle, la vieille ? Elle s'est encore perdue du coté des reserves d'hydromel ou elle essaye de me faire passer un message ?"

Après tout, si j'insiste la dessus, c'est bien que ça doit sortir de l'ordinaire. Du coup, hop, catégorisé pas vraiment la norme dans sa petite tête. Et la litérature et les médias destinés aux enfants n'abordent pas vraiment le sujet.

Peut-être suis-je une folle furieuse de vouloir déja le troubler avec ces questions de société. Mais est ce que toutes ces choses ne lui paraitraient pas bien plus naturelles s'il les avait toujours connues, plutot que de le découvrir plus tard et de devoir modifier ses standards? Encore une fois, l'omniprésence dans les livres et dessins animés pour enfants de couples hétérosexuels et de personnes cisgenres conduisent à la crétaion de "normes" dans les esprits des enfants.

Je n'ai pas de réponse...

Et surtout, j'ai peur.

 

J'ai parfaitement conscience que si l'on veut que les choses, les mentalités changent, il faut commencer a son niveau, par changer soi même ce que l'on peut changer. Si je veux que dans le futur les personnes différentes de la sacro-sainte norme du cisgenre hétérosexuelle soit acceptées, il faut que je commence par apprendre à mes fils que chacun a le droit d'etre ce qu'il veut, d'aimer qui il veut, et qu'il faut toujours respecter l'autre. Bon, je vous rassure, jusque là c'est bon.

Mais je vois bien tout de même qu'il n'a que des jouets "de garçon", qu'avec ses copains il faut jouer "à la bagarre" et que les stéréotypes ont la vie dure. L'école, c'est un système social à part, et les enfants à cet âge là, comme les fées de James Barrie, "sont si petits qu'il n'ont de place que pour un sentiment à la fois". Aucun recul, aucune nuance. Gare à celui qui sort du lot.

 

 

Quelqu'un de bien, ou quelqu'un d'heureux ?

 

 

Et si mes idées progressistes dégénérées le désignaient comme bouc émissaire ? Ce n'est pas un meneur, mon Petit Roi. Il a un caractère trop doux.

Changer les choses a son niveau, oui, en en assumant les conséquences. Mais est-ce que je suis prête à les lui faire assumer à lui ?

(Oui, je part du postulat que la plupart des autres mamans ne se posent pas ces questions et sont fières d'élever des stéréotypes, mais que voulez vous, je suis une conasse snob et élitiste (et pessimiste (et j'en entends parler devant l'école !! ><)))

 

 

Le Prince Consort et moi-même sommes des gens plutôt intelligents (oui, je me la pête grave). Le Prince Consort et moi-même avons reçu une éducation universitaire. Le Prince Consort et moi-même dévorons des montagnes de livres, de films et de séries. Nous avons chacun une culture assez étendue.

Le Prince Consort et moi-même sommes gravement socialement inadaptés. (Un rapport ? Quel rapport ?)

 

Je n'irais pas jusqu'a dire que notre intelligence et notre culture nous empechent de vivre heureux, mais je ne m'arreterais peut-être pas loin, selon l'humeur...

Heureux les simples d'esprits, comme disait l'autre (Ouais, mon pote J.C. je l'appelle "l'autre". Même pas peur.)

Est ce que je pense que la culture et l'éducation sont plus importante, qu'il faut que les gens comprennent au mieux le monde dans lequel ils vivent, et que je pousse mes enfants dans cette voie ? Est ce que j'accepterais que mon fils se construise une vie a l'opposé de mes valeurs, si elle le rend heureux ? OU est ce que j'aurais le sentiment d'avoir merdé quelque part ? Apres tout, "soyez vous même".

 

Quelqu'un de bien, ou quelqu'un d'heureux ?

 

 

J'aime mes enfants plus que tout au monde (bonjour, Dame Régente, cliché géant, enchantée...). Qu'est ce que je veux pour eux ?

 

Je termine cet article passablement depréssif en précisant que je n'exclue pas catégoriquement la possibilité qu'ils soient les deux à la fois. Mais parfois, en termes d'éducation, le dilemme se pose.

 

 

Quelqu'un de bien, ou quelqu'un d'heureux ?

Publicité
Publicité
Commentaires
Sa Majesté Peint-Dragon
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité